Belles des champs
On va à la campagne !
Voila tout est dit. Notre petite citadine a ce don d'être pédante au possible en prononçant ces cinq mots. (en plus en période de pénurie d'essence c'est presqu'un luxe de partir). Oui, nous filons ce week-end prendre l'air des Alpes, visiblement un air frais voire frisquet.
C'est pour elle un événement, la joie de rassembler les jouets et livres qui pourraient lui manquer, alors que sur place c'est la caverne d'Ali Baba. Pour nous c'est le casse-tête pour boucler la valise avec les vêtements pris "au cas où".
Une vraie expédition et le coffre de la voiture peine à tout accueillir.
Au retour c'est pire. Nous repartons avec de bons petits plats mis dans des bocaux en verre. Ah ça donne le dimanche soir et encore plus le lundi midi, les pieds sous la table en mode prolongation.
Et puis il y a aussi en supplément les fruits et légumes mais ce printemps j'ai bien saisi que les gelées s'éternisaient. Tant pis.
Il reste toujours les fleurs des champs. Des championnes de résistance et à la beauté sauvage et simple.
Pour l'instant il n'est pas question des fleurs rustiques que l'on fait pousser : les dahlias, les zinnias, les cosmos.
La vedette qui pousse aux bords des routes et que je suis la seule à estimer au point de m'arrêter, c'est la carotte sauvage. Le nom en anglais est nettement plus bohème : Queens' Ann Lace (dentelle de la reine Anne). Moi je les surnomme des satellites à cause des ombelles (cherchez pas je les appelle comme ça depuis si longtemps que même en connaissant depuis leur nom je n'ai pas changé mon appellation). Je les trouve suffisantes à elles-même, rustiques mais graphiques, banales mais originales une fois dans un vase. Idem pour les grandes ciguës ou en plus coloré la valériane rouge que l'on trouve ici presque toute l'année.
Et puis il y a les petites fleurs de trèfle, pas les blanches, uniquement les roses, au petit goût sucré (c'est bon, là je sors la pancarte "non je n'ai pas vécu dans la misère" - rires - c'était un petit jeu, un rituel juste pour le plaisir).
Là encore, taxée de mauvaises fleurs à tort. Regardez plutôt comme elles peuvent sublimer un gâteau.
Pissenlits, pâquerettes, violettes, marguerites ... insignifiantes mais à la valeur inestimable pour des petites mains potelées et dans les yeux d'une maman.
Il va y avoir des fleurs coupées dans les jours à venir.
P.S. : le week-end est encore loin, hélas ... et les vacances, pfiou ...