Un air de vacances
N'étant pas de nature nostalgique, il m'arrive toutefois de me surprendre à voir rejaillir une multitude de petits bonheurs rien qu'en évoquant le nom d'une ville.
Alors que dire quand je retourne carrément dans la dite ville.
Le week-end dernier nous étions en balade à La Ciotat, ville ouvrière qui n'a pas un attrait exceptionnel mais qui cache des petits trésors comme la calanque de Figuerolle et le parc du Mugel, mais bien plus encore pour moi.
Je fais partie de ces gosses qui ont passé leurs étés sur la même plage pendant plusieurs poignées d'années.
En août je retrouvais tout ce que je n'avais pas : la mer, la plage, parfois le bateau des voisins. Cette routine estivale ne me lassait pas. C'était aussi la promesse de s'arrêter au marché d'Aix-en-Provence, choisir un cadeau au Monop', flâner le temps que la voiture se repose.
Ensuite nous reprenions la route, jusqu'au wahou collectif dès que nos yeux apercevaient la mer se détachant du bleu du ciel. Tant de kilomètres avalés pour autant de quand est-ce qu'on arrive ? et nous retrouvions notre maison de vacances. La grande cour, terrain des conversations tardives, la glycine contre laquelle je posais vite mon épuisette, les cordes à linge qui faisaient bronzette avant de crouler sous le poids des draps de bain.
A l'intérieur, nos pieds nus dansaient sur les tomettes, volets clos jour et nuit nous n'y voyions presque pas leur couleur écarlate. Les araignées disaient aurevoir au calme, le chahut était au rendez-vous. Moi je craignais qu'elles ne viennent me piquer, je réclamais qu'on ferme les fenêtres tant j'avais peur des tarentes qui couraient sur la façade et se cachaient dans le lierre.
A l'assaut de nos chambres, nous pensions déjà à aller dire bonjour à nos voisins, constater dans leurs yeux combien j'avais grandi depuis l'été précédent, on courait acheter le pain, puis nous allions à la cabine téléphonique sur la placette prévenir mes grands-parents que nous avions fait bonne route. En moins de dix minutes, tout le monde savait que nous étions là, nous les estivants descendus des Alpes, les amis.
Mon père faisait le chauffeur de ces dames, puis partait en vélo rejoindre les boulistes qui l'attendaient chaque été à l'ombre des palmiers.
Ma mère jouait l'intendante et le chaperon de cette troupe de jeunes filles.
Notre place attitrée sur les rochers nous sortions des barres de chocolat et des fougasses, le meilleur goûter qui soit.
L'été de mes quinze ans, nous avons fermé le portillon de la maison. Une page s'est tournée. Je n'ai plus jamais passé de vacances en famille avec frangine et cousines.
Cette maison a été vendue. Elle résonne pour moi comme les étés de mes meilleures vacances de mon enfance même si en septembre je n'avais pas grand chose à raconter aux copines, c'était toujours le même endroit mais aussi toujours la même joie.
Elle a perdu toute sa saveur, les tarentes n'ont plus l'ombrage du lierre, la cour a été partiellement couverte d'un patchwork de chutes de gazon synthétique, la glycine a été coupée, la pergola a été remplacée par une piscine hors sol. Une autre vie pour cette bâtisse qui méritait un autre sort esthétique. Nous en avons profité tant qu'il le fallait.
Désormais nos points de chute sont la calanque de Figuerolle et la parc du Mugel. Deux grands wahou à 30 minutes de chez nous. Inutile d'aller bien loin pour se dépayser. Vous avez vu hier d'autres photos du parc, ça fait bien la blague, n'est-ce pas ?
Et puis on finit toujours sur la plage Lumière, la fameuse plage sans tabac, avec sa fête foraine, ses consommations à petits prix ... la Côte sans le bling bling.
En bonne sudiste, je me permets de dire qu'il faisait beau sans plus, vous avez vu ces nuages ? - rires -
Samedi le ciel était "bleu carte postale" alors forcément quand la météo annonçait de la pluie pour le dimanche, on va dire que ces nuages étaient bien gentils. - rires -
* Photos - C'est bientôt Noël *