Happy 6 : rêve d'artiste
Du haut de ses 6 ans, notre fille a une idée bien arrêtée sur le métier qu'elle envisage d'avoir.
Après s'être imaginée longtemps médecin chez les Marins-Pompiers, ce qui était déjà peu ordinaire visiblement dans ce monde genré, depuis deux ans elle a une toute autre aspiration.
Devenir artiste.
Ce à quoi le lambda qui a eu la mauvaise idée de lui poser la question du métier de ses rêves répond un peu interloqué "artiste de quoi, de la chanson, du cinéma".
Et là c'est parti pour le déroulé. "non non, artiste je ferai des peintures et des sculptures à Paris. Mon artiste préférée c'est Nikki de Saint Phalle".
Au pire, les gens se disent qu'elle est vraiment à part. Au mieux, ils se tournent vers moi. La fautive ne peut être que moi, ex prof d'arts plastiques qui a traîné son nouveau né de quinze jours aux expos (lieux climatisés par fortes chaleurs, pourquoi s'en priver), puis a donné le "virus", a dévergondé toute la famille, a fait faire les premières empreintes de pieds et de mains dans de la peinture à un mois, puis tous les mois jusqu'aux deux ans, ne choisit les destinations vacances qu'en fonction des expos ou de l'architecture.
Alors comme chaque passage à Paris, nous sommes allés en pélérinage à Beaubourg pour voir pour la énième fois les fontaines Stravinsky, la mariée de Nikki de Saint Phalle. Fort heureusement j'ai un pass annuel duo ce qui nous permet de passer en prioritaire.
Nous avons donc fait le marathon Walter Evans, David Hockney, expos permanentes.
Et comme toujours notre fille s'intérroge sur la faible présence d'enfants dans les musées, ne trouve aucun argument contre puisque l'art c'est génial !
Je ne peux que me réjouir de sa réaction.
J'avoue que ça peut devenir épuisant de faire une expo avec une enfant qui a besoin qu'on lui pose le contexte, qu'on lui explique les intentions, qu'on réponde à toutes ses questions.
Je ne suis pas la seule à m'investir dans ce partage. Son père lui ramène des piles de livres de la bibliothèque. Les livres sur l'art adapté aux enfants sont tellement accessibles et complets qu'il serait dommage de refuser cette vulgarisation de l'histoire de l'art.
Et quel bonheur de nous surprendre encore et toujours quand elle nous interpelle et nous dit qu'elle a déjà vu l'oeuvre dans un livre ou dans les DVD "1 minute au musée" que je vous recommande fortement.
Les boutiques des musées sont de bons fournisseurs en livres pour enfants ou jeux (type mémory, loto, livre puzzle).
Pour ses 6 ans, sa demande était de voir la statue de la Liberté sur l'Ile aux cygnes et de visiter le Louvre pour voir cette fameuse Mona Lisa (un reportage complet à la télé n'y est pas pour rien). Elle connaît le détournement de Marcel Duchamp (L.H.O.O.Q.) mais ne s'attendait pas à avoir un hôtel dans le 13ème à deux pas d'une fresque géante. Surprise garantie avant d'aller au Louvre !
Et là, le piège s'est refermé sur nous. Malgré nos avertissements quant à la quantité d'oeuvres, l'infatigable nous a mobilisé 4 heures dans le musée. Le monde à l'envers, les parents en compote, la fille encore toute fraîche qui en redemande.
Puis c'est tellement chouette de partager sa fraîcheur et son humour. Comme devant la statue d'Apollon qui selon elle regarde son portable. - riiiiiiires- L'anachronisme qui conduit directement au fou rire.
Nous devrons y retourner, c'est à la boutique que j'ai réalisé que nous avions raté les 4 saisons d'Arcimboldo, un des artistes de prédilection de notre fille.
En parents indignes et épuisés, nous avons fait les carpes. Hu hu ^^
Prochain passage à Paris en octobre, rendez-vous pris au Quai Branly. Et l'été prochain le château de Versailles et ses grandes eaux.
Pour les années à venir, le défi est de visiter les lieux emblématiques de l'oeuvre de .... ben, pardi Nikki de Saint Phalle. - rires - Dire qu'elle a saboté sa visite l'année de la rétrospective à Beaubourg. C'est ça un enfant, pas toujours disposé à visiter un musée même quand c'est un acharné. Pas de bol sur ce coup-là.
Le bon plan : si vous êtes à Beaubourg, l'endroit idéal pour déjeuner ou dîner avec un petit budget, c'est Flunch. Vous profiterez de sa situation idéale sans vous ruiner (attention pour l'accessibilité, il est en sous-sol et il n'y a pas d'ascenseur). Je sais que ça n'envoie pas du lourd niveau glam', qu'être en terrasse ou sur le toit du musée c'est plus instagramable (perso ça ne m'atteint pas un brin), que le menu Flunch est moins cher qu'une bonne pâtisserie à Paris (moi mes papilles comprennent qu'il faille faire des compromis et je me rattrape une autre fois) mais je sais surtout que le budget n'est pas extensible pour tous. En plus il y a des prises partout au-dessus des tables pour recharger vos téléphones/ordis/chargeurs d'appareil photo.
Je n'ai découvert ce Flunch que depuis la fermeture du Ryad de Nejma qui faisait face à Beaubourg. Une super déco, des plats généreux, l'accueil de groupes, la gratuité pour les bambins. Mais ils ont fermé. Le remplaçant est Le Cirque qui propose des tartines à prix parisiens.
Pour un encas, vous avez Monop' pile en face de Beaubourg. Il ne désemplit pas ! et il propose même un micro-ondes, une table et des chaises pour se poser un peu. Derrière Beaubourg, rue Rambuteau vous avez un Carrefour city et un Simply.
* Photos - C'est bientôt Noël *